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L’analyse des marchés financiers de juin 2022

Martin Luther King -  01/01/2023


Temps de lecture : 45 min

Quel bilan faites-vous des 3 derniers mois au plan macro-économique ?

Olivier Gayno : La tendance esquissée au premier trimestre d’une inflation mondiale en hausse a perduré au second trimestre, et a même accéléré, à la surprise de la plupart des économistes. L’indice des prix à la consommation en variation annuelle en mai a en effet atteint 8,6 % aux États-Unis et 8,1 % dadns la zone euro. 

 

Rappelons que cette résurgence de l’inflation est principalement due à deux évènements géopolitiques : 

le conflit en Ukraine qui entraine une montée importante du prix des matières premières tant agricoles que énergétiques, et 

la politique de confinement strict dans certaines régions de Chine (politique de zéro-Covid) qui a continué à perturber les chaînes mondiales de production industrielle et de logistique. 

 

De plus, dans les pays où le marché du travail est tendu (typiquement aux États-Unis et au Royaume-Uni), les augmentations salariales font craindre aux économistes des effets de second tour sur l’inflation sous-jacente (c’est-à-dire hors produits énergétiques et alimentaires frais). 

 

De fait, cette dernière a atteint +6,0 % en variation annuelle en mai aux États-Unis, alors que ce même chiffre était de +3,8 % dans la zone euro. Cette inflation, qui, au départ était prévue pour être temporaire pourrait durer jusqu’à la fin de l’année voire jusqu’en 2023. 

 

Pour l’instant, la croissance reste relativement soutenue des deux côtés de l’Atlantique et les indicateurs avancés restent bien ancrés au-dessus de la barre des 50, signalant la poursuite de cette croissance économique mondiale. 

 

Cependant, le niveau très élevé de l’inflation totale fait baisser le pouvoir d’achat des ménages, les augmentations salariales ne suffisant généralement pas à compenser cet effet inflationniste. Il est donc probable que la consommation des ménages ralentisse dans les trimestres à venir, ce qui grèverait la croissance économique mondiale. 

 

L’ampleur du ralentissement (certains parlent de stagflation*) dépendra de la tendance des ménages à piocher ou non dans leur épargne constituée pour lisser cette baisse du pouvoir d’achat.